En quelques mots, quel est l’objet de votre projet ?
L’objectif global du projet est de fournir des méthodes alternatives aux insecticides chimiques pour lutter contre la mineuse de la tomate.
Ce ravageur cause d’importants dégâts à la tomate et à d’autres cultures familiales en Europe et sa propagation est favorisée par le changement climatique.
Pour atteindre l’objectif du Green Deal européen de réduire l’utilisation des pesticides de 50 % d’ici 2030, tout en évitant les pertes économiques, nous pensons que l’utilisation d’insectes bénéfiques est une voie prometteuse.
Cependant, leur utilisation dépend d’une détection précoce efficace des parasites.
C’est pourquoi le projet CoCon Tomato vise à améliorer la surveillance des ravageurs grâce à des systèmes de capteurs.
En outre, nous voulons également nous assurer que ces systèmes sont adaptés à la réalité des différents agriculteurs. Nous avons donc mené une recherche participative pour identifier leurs besoins concernant la mineuse de la tomate et l’utilisation d’outils de surveillance.
Comment avez-vous formé votre équipe ?
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lors du deuxième EPICamp « Sustainability, material use, climate justice » à l’automne 2021, qui visait à rassembler des ECRs issus de domaines de recherche complémentaires.
Cet événement a marqué le début de nombreuses discussions sur les moyens de collaborer et de développer un concept de recherche commun.
Nous avons continué à collaborer et avons participé à l’étape précédente du parcours de recherche EPICUR, les EPICradles, hébergés par l’UFR, qui ont finalement conduit à notre implication dans les EPIClusters.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Nous pouvons distinguer trois tâches différentes, dans lesquelles chacun d’entre nous apporte son expertise.
La première consiste à étudier la plante, sa réaction aux infestations et ses interactions avec les insectes utiles, en tirant parti de l’expertise d’Eleni.
Le deuxième est le développement de systèmes de capteurs, grâce à l’expertise de Laura.
La troisième consiste à prendre en compte les besoins, les contraintes et les perceptions des agriculteurs, grâce à l’expertise de Gaël.
Enfin, il faut coordonner l’ensemble, tenir chaque membre du groupe informé de l’avancement des autres et discuter de la manière dont ces trois tâches peuvent être mieux intégrées dans un plan de travail cohérent.
Comment la collaboration transversale et interdisciplinaire fonctionne-t-elle pour vous ?
La réalisation de notre objectif de développer un nouveau système de capteurs pour l’identification des nuisibles avec et pour les agriculteurs dépendait de l’expertise unique que chacun d’entre nous apportait à la table.
Tout au long de notre collaboration, nous avons discuté de divers concepts qui étaient nouveaux pour les autres membres et nous avons vraiment bénéficié de cet échange d’expertise.
Pour nous, le travail interdisciplinaire a été très intéressant, car il nous a obligés à approfondir le projet, à explorer les interconnexions et les différentes dimensions.
Nous pensons que cette approche est vraiment la manière la plus efficace de contribuer à la transformation des systèmes agricoles.
C’était très engageant parce qu’il n’était pas nécessairement naturel de partager des concepts qui étaient complètement nouveaux pour nous.
Nous avons dû rester ouverts à des perspectives différentes des nôtres.
Quels résultats attendez-vous ?
Nous pensons que le capteur que nous développons sera capable de détecter le ravageur suffisamment tôt pour que nous puissions déployer des mesures durables afin de protéger les rendements, au bénéfice de la santé humaine, de l’environnement et des agriculteurs.
Nous pensons que le fait d’interroger les agriculteurs et d’obtenir leur point de vue contribuera à la conception du capteur de surveillance des parasites et garantira son utilisation équitable par les agriculteurs.
Quelles sont les prochaines étapes pour l’avenir ?
// Comment résumeriez-vous le projet EPICluster ?
Nous sommes impatients de poursuivre notre collaboration et avons déjà pris des mesures en vue de projets futurs.
Nous avons soumis une proposition à un appel Horizon Europe avec un consortium que nous avons formé et nous visons actuellement un deuxième appel.
Nous prévoyons de poursuivre les essais pour le développement du système de capteurs.
Comment résumeriez-vous le projet EPICluster ?
Pour nous, un EPICluster, c’est.. : Une formidable opportunité de participer à un projet de recherche interdisciplinaire pour les ECR et une plongée rafraîchissante dans la recherche interdisciplinaire, au sein d’une équipe d’ECR ambitieux et animés du même esprit.
Photos © Laura Comella